Le Ministère de la santé a publié au Journal Officiel (arrêté du 2 août 1999) la création du premier Service de Maternologie. Celui-ci résultait de la transformation en service de l’Unité de recherche et de soins en maternologie, créée et développée par le Dr Delassus et son équipe à partir de 1985 à Saint-Cyr-l’École (Yvelines) et ouverte depuis 1987 dans le cadre du Centre Hospitalier Jean-Martin Charcot.
Le Service de maternologie a reçu en 1993 le Prix de l’Action Innovante de la Fondation pour l’Enfance et, en 1995, le 1er Prix de la Communication Hospitalière (Relation Mère-Enfant) décerné par Ministère de la Santé.
Depuis 1987, le service de maternologie a pris en charge les difficultés maternelles et parentales selon l’approche théorico clinique maternologique, en consultations, accueil en hospitalisations de jour ou à temps complet (hospitalisation conjointe mère-bébé) dans une approche spécifique, globale et personnalisée.
26 ans plus tard, en dépit des soutiens de nombreux professionnels de santé, collectifs autour de la naissance et de la périnatalité, associations d’usagers, et multiples témoignages de familles et d’anciennes patientes du service, qui n’ont jamais reçu de réponse de la direction, la décision de mettre fin à la prise en charge maternologique, approche clinique et thérapeutique, à temps plein si besoin, spécifiquement adaptée aux mamans sans antécédents psychiatriques, a été confirmée. Depuis novembre 2013, le service a été transformé en Unité parents bébé de jour par la direction de l’Hôpital J.-M. Charcot dans le cadre d’un nouveau projet d’établissement recentré sur une approche psychiatrique et sécuritaire.
Unité Parents-Bébés : 1, rue de l’Abbaye (ancienne rue Raymond Lefebvre) – 78210 Saint-Cyr-l’ÉcoleTél : 01.30.07.27.00 – Fax : 01.30.07.27.14
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→ Dr M.Pilliot – Communique et Lettre_soutien_Maternologie
→ Rue 89 art du 11_09_13 Dépression post-partum : « C’est la nuit qu’on veut se jeter par la fenêtre »
Le 30/11/2013 : le témoignage de Flore, une des dernières mamans materno :
« Beaucoup d’émotion aujourd’hui dans les murs de la materno. Nous quittons officiellement le service en tant que dernières patientes hospitalisées à temps complet.
Je ne pourrais pas trouver les mots pour remercier l’équipe médicale pour leur travail exceptionnel et leur bienveillance. Vous sauvez des familles entières.
Toujours dans nos coeurs !! »
Le 11/08/2013 : Frédérique, une autre maman
C’est un lieu de « prendre soin » et donc tout une symbolique qui est appelé à disparaitre… ça en dit, à mon avis, long sur l’état de santé psychique de l’hôpital en général, ou les mots comme empathie, bienveillance, écoute, encadrement sécurisant et les gestes qui s’y apparentes sont devenus des grossièretés… Cet acte en est la preuve.
Une fermeture pour non rendement, pour absorber la gestion catastrophique de certain ou d’un plus grand nombre…est tout bonnement une honte…
La souffrance non rentable est laissée sur le bord de la route.
Charcot perd aujourd’hui une partie de son identité et l’hôpital sa mémoire…
Courage à tout le personnel.
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Question écrite n° 07585 de Mme Marie-Annick Duchêne (Sénateur des Yvelines – Ile-de-France – UMP-R)
publiée dans le JO Sénat du 25/07/2013 – page 2142
Mme Marie-Annick Duchêne attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le risque de fermeture définitive de l’unité de maternologie de Saint-Cyr-l’École dans les Yvelines.
Cette unité créée en 1999 accueille et prend en charge des mères que la maternité (biologique ou adoptive) plonge dans de grandes souffrances psychiques. C’est un lieu de vigilance et d’anticipation d’éventuels troubles chez le bébé, consécutifs à une relation mère-enfant défaillante.
Le service de maternologie de Saint-Cyr a reçu en 1993 le prix de l’action innovante de la Fondation pour l’enfance et, en 1995, le premier prix de la communication hospitalière (relation mère-enfant) décerné par le ministère de la santé.
L’existence et le développement des unités mères-bébés, dont la maternologie fait partie intégrante, constituent des lieux de soins suffisamment contenants et sécurisants pour prendre en charge les difficultés maternelles majeures, notamment pour des mères ne présentant pas de pathologie psychiatrique préexistante ou n’affichant pas de profil à risque mais qui sont néanmoins en grande détresse psychique. De surcroît, leur existence évite de séparer l’enfant de sa mère lorsque celle-ci présente un effondrement psychique important et préoccupant pour l’entourage familial et permet ainsi de prévenir un risque de maltraitance infantile.
La perspective de fermeture de cet établissement n’est pas acceptable, car elle ne pourrait se faire qu’au détriment de la santé des mères et de leurs bébés qui y sont accueillis. Si la difficulté maternelle touche chaque année plus d’une mère sur 10 (80 000 personnes au total), il n’existe hélas que très peu d’unités mères-bébés en France et surtout de lits d’hospitalisation (temps plein ou de jour).
En outre, depuis quelques années, la ville de Saint-Cyr est en pleine mutation. Elle accueille de plus en plus de jeunes couples et le nombre de jeunes mamans y est en très forte progression.
Elle lui demande donc ce qu’elle entend faire pour éviter que cette fermeture programmée ne crée un véritable préjudice sanitaire pour toutes les femmes dont l’état de santé et celui de leur bébé nécessitent ce type de prise en charge.
Transmise au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, cette lettre n’a jamais reçu de réponse.
Cette question a été classée caduque sur le site du Sénat en octobre 2015